Bonjour à vous toutes.
J’aimerais, par ce petit texte, vous transmettre un peu d’espoir et de lumière.
(Mesdames Les modératrices, si ce texte n’apparaît pas dans le bon fils de discussion, je vous laisse le bon soin de le déplacer au bon endroit.)
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J'ai reçu un diagnostique de cancer de l'ovaire stade 3C en juin 2013 . Selon les pronostics, statiques, études et autres, mon espérance de vie était très faible : à peine quelques mois, selon la première oncologue rencontrée.
Au moment du diagnostique, mon CA125 était à 1163. La tumeur principale avait la taille d’une boîte de papier mouchoirs, j’avais des séquelles à la vessie, une autre tumeur au péritoine et j’avais une troisième tumeur « inhabituelle » au rectum de 9 cm. J’avais également de nombreux métastases. Diagnostique : carcinome seropapillaire de haut grade avec implants de surface, stade 3C. Mais, est-ce vraiment important?
Après une très longue opération et un séjour de plusieurs jours à l’hôpital, j’ai commencé des traitements de chimiothérapie (Taxol et carboplatine) qui durait chacun toute une journée. J'ai accueilli chacun d'eux avec la certitude qu'il m'insulfait la vie. Chaque goûte reçue m'ajoutait des minutes, des heures, des journées voire même des années de vie.
Dans ma tête (et j'y crois fermement), recevoir un traitement, quel qu'il soit, nécessite le bon vouloir du patient et sa participation active et positive.
Ainsi, lors de mes journées de traitement, pour m’aider à me délier les jambes, je me promenais dans le centre de cancérologie avec, accroché à mon bras (et moi au poteau...), les tubes qui véhiculaient « mon avenir ». Je marchais ainsi durant plusieurs minutes, tantôt comptant les tuiles du plancher, tantôt le nombre de pas ou encore le nombre de portes. Fermement convaincue qu’il fallait « activer » la circulation des liquides reçus, je faisais de l’exercice ??.
Les lendemains de mes traitements, je partais, seule, et j’allais suivre un cours de danse, toujours pour bouger et faire agir mes traitements.
(Il est à noter qu’après la rencontre de la première oncologue négative, j’ai discuté avec ma chirurgienne du fait que je ne voulais pas être traitée par une oncologue qui ne croyait pas en ma vie, en ma survie. Je voulais donc changer d’oncologue. Cette demande a créé une onde de choc : mon infirmière pivot n’était vraiment pas contente de ma demande - l’hôpital a dû m’en attribuer une autre. Qu’à cela ne tienne, j’ai insisté. La première question que j’ai posée à la deuxième oncologue rencontrée était la suivante : « Vous, est-ce que vous croyez que j’ai des chances de survivre à cette maladie? » Et, d’emblée, elle m’a répondu « certainement, madame ». Deux ans plus tard, elle décédait. Devinez de quoi? Du cancer de l’ovaire...)
J’ajoute que durant chacun de mes traitements je visualisais des Pokémon qui « gobaient » une à une les cellules défectueuses qui osaient venir perturber ma quiétude biologique. J’y croyais en ces Pokémon! De plus, curieusement, cette pensée me permettait de m’endormir.
Dès que j’ai pu, et que mon « body » me le permit, je me suis remise à toutes mes activités habituelles. C’est fou à quel point le corps peu réagir rapidement à nos efforts pour le remettre sur pied.
En juin 2015, mon médecin me signait un retour au travail. Y’é, retour en septembre (je suis enseignante).
En juillet 2015 : stop le retour en classe. On découvre que j’ai une tumeur au palais. Améloblastome. Tumeur rare qui doit être retirée rapidement.
Je vous passerai le long périple de ce nouveau diagnostique (opération de 9,5 h, reconstruction de la partie supérieure de la bouche, réapprentissage de la marche, de la déglutition, de la parole, etc...), puisqu’il n’a aucun lien avec le cancer de l’ovaire. Par contre, je vous dirais que le cheminement est le même : croire, bouger, avancer.
Je ne suis retournée au travail qu’en janvier 2017, mais j’y suis retournée.
Notez bien qu’aujourd’hui je rêve finalement à ma retraite ??.
Cette semaine, je suis allée à ma rencontre de suivis au centre de cancérologie. Tout va bien. Mon CA 125 était à 6. Toute une amélioration n’est-ce pas? La chirurgienne m’a dit que j’étais sa plus belle réussite. Tout un compliment.
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Je vous transmets plein de belles pensées positives et vous souhaite une belle ensoleillée,
Céline